Octobre 2020 – Depuis plusieurs années, une tendance à réduire ou rationaliser les effectifs des forces de sécurité de l’État, couplée à une demande de sécurité croissante des citoyens, a accru le développement des polices municipales par les villes. 

Ce développement a pris des formes variées selon les territoires. Si l’on observe dans plusieurs collectivités un durcissement et une approche davantage répressive des polices municipales, il est nécessaire d’affirmer et de préserver le caractère pluriel des polices municipales, qui s’incarne notamment dans la diversité de leurs missions et l’adaptation aux besoins locaux.

On observe que la municipalisation de la police a conforté un transfert de compétences de l’État vers les collectivités et a créé des inégalités territoriales majeures. Les expérimentations pour interroger les compétences des polices municipales et le partenariat avec les forces de sécurité de l’État sont nécessaires. Nombreuses sont les collectivités qui souhaitent que les évolutions permettent aux polices municipales de disposer de moyens pour assurer un service de proximité aux citoyens et veillent à ne pas transformer les dispositifs municipaux en supplétifs des forces de sécurité de l’État.

Au-delà du partenariat avec l’État, les enjeux auxquels font face les collectivités territoriales en matière de police municipale sont nombreux : diversification des profils, concurrence pour le recrutement, formation, fidélisation des agents…

L’état du marché actuel des polices municipales crée une mise en concurrence entre les collectivités territoriales. C’est une réponse collective coordonnée à ces différents enjeux qui permettra une évolution positive de ce dispositif devenu fondamental pour les politiques de sécurité locales.

Comment encadrer le développement des polices municipales pour qu’elles ne deviennent pas des supplétifs de la police nationale?

Comment les PM peuvent-elles se développer sans qu’on observe un transfert de compétences non contrôlé avec un déséquilibre vers des missions uniquement répressives ?

Comment améliorer les modalités de recrutement et de formation pour les agents de polices municipales?

Quel regard peut-on porter sur les évolutions de la gouvernance des polices municipales, notamment en matière de doctrine d’emploi et de mutualisation?