« Prévenir pour protéger » : telle est l’ambition du nouveau plan de lutte contre la radicalisation présenté par le Premier Ministre, Edouard Philippe, le 23 février dernier. Les élus du Forum Français pour la Sécurité Urbaine (FFSU) l’accueillent d’autant plus favorablement que ce plan reprend de nombreuses propositions du FFSU.
Afin de décliner efficacement ces annonces en actions, les élus du FFSU insistent sur 3 impératifs : capitaliser sur les projets déjà menés par les collectivités ; donner aux villes les moyens financiers et humains pour agir ; proposer des formations communes à l’ensemble des acteurs impliqués.
Capitaliser sur les actions déjà menées
Le plan appelle à généraliser les plans de prévention de la radicalisation au niveau local. De nombreuses collectivités ont déjà déployé de telles stratégies axées sur de prévention de la radicalisation ou le désengagement. Sur la centaine de collectivités membres du FFSU, une quinzaine a mené des actions innovantes telles que des campagnes de discours alternatifs à la propagande extrémiste ou encore des plans de renforcement de la résilience de la population, et notamment des sortants de prison.
Afin de contribuer au débat public et d’encourager les retours d’expérience entre collectivités, le FFSU publie un recueil des initiatives menées par ses membres pour prévenir la radicalisation.
Donner les moyens d’agir aux collectivités
Si les villes peuvent s’inspirer des actions menées par d’autres collectivités, elles doivent nécessairement réaliser un diagnostic de leurs besoins locaux. En effet, les dynamiques menant à la radicalisation violente sont différentes selon les publics et les territoires. Comprendre et agir sur ces dynamiques demandent des ressources financières et humaines et des savoir-faire en termes d’ingénierie. Il est donc indispensable que l’État accompagne les collectivités en leur donnant les moyens adéquats pour mener leurs actions.
Renforcer et décloisonner la formation
Le plan prévoit d’intensifier la formation des agents et des élus locaux. Toutefois, elle ne devrait pas se limiter ce public mais s’adresser à l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la prévention de la radicalisation : société civile, forces de l’ordre, justice… La formation est en effet un levier essentiel pour faire émerger une culture commune à l’ensemble des acteurs ainsi que pour renforcer leur confiance et connaissance mutuelles. Décloisonner les formations contribuera également à la mise en place d’habitudes de travail et à l’efficacité des échanges d’informations.
En savoir plus :
- Accompagnement sur la radicalisation et l’extrémisme violent
- Formation : Conduire une politique locale de prévention de la radicalisation, 27 septembre 2018
- Résolution : La sécurité locale face au terrorisme et à la radicalisation violente (2016)
- Découvrir le projet LIAISE dont le FFSU est partenaire