Quelles propositions pour le futur des politiques de sécurité ? Telle était la question posée lors du débat public organisé par le FFSU le 30 juin 2017.
En préambule, Roger Vicot, maire de Lomme et Président du FFSU, a posé les conditions essentielles de telles politiques. La première est celle d’une approche équilibrée entre prévention, sanction et cohésion sociale. La seconde est la nécessité de disposer de données fiables et probantes pour définir les politiques publiques et suivre leurs impacts. Roger Vicot a également appelé à la mise en place d’indicateurs plus qualitatifs; les données actuellement disponibles étant principalement quantitatives et le reflet de l’activités des services.
Le débat s’est ensuite organisé autour de quatre sessions lors desquelles les élus du FFSU ont échangé avec des intervenants extérieurs, qui ont éclairé les discussions de leur expertise.
La première session était consacrée aux relations entre les citoyens et les institutions. Christian Petit, adjoint au maire de la ville de Poitiers, a rappelé les positions du FFSU. Le Forum souhaite notamment la promotion d’une police basée sur la proximité, le maintien du ratio policiers-population, le renforcement du partenariat entre les collectivités territoriales et la Justice ainsi que le développement d’une véritable culture de la médiation.
Sébastien Jallet, commissaire général délégué à l’égalité des territoires, est lui aussi intervenu sur cette thématique. Il a d’abord rappelé le rôle essentiel du FFSU comme partenaire historique du Ministère de la ville et acteur clé de ses politiques. Il a ensuite présenté les lignes directrices de la prochaine politique de la ville qui sera bientôt présentée par le gouvernement. Il a ainsi abordé la police de sécurité quotidienne, le renouvellement urbain ainsi que le rôle de l’école et la nécessité d’ouvrir les perspectives d’emploi dans les quartiers populaires.
La deuxième session s’est intéressée à la co-production des politiques de sécurité. Paul Quin, adjoint au maire de Mulhouse est revenu sur le besoin d’un rééquilibrage entre l’Etat et les collectivités territoriales dans la prise de décisions en matière de sécurité locale. Il a ensuite insisté sur le rôle de la formation pour forger une culture commune de la sécurité, dans un contexte marqué par une forte diversification de ses acteurs. Paul Quin a aussi appelé à former les instances de participation citoyenne à la sécurité. Sylvie Scherer, Directrice de la mission Prévention et sécurité de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France a complété ces propos en présentant les enjeux et les défis de la participation citoyenne dans l’élaboration des politiques de sécurité locale. Elle s’est notamment appuyée sur l’étude éponyme réalisée par Virginie Malochet pour l’institut.
Lors de la troisième session, Séverine Lacoste, vice-présidente de la Communauté d’agglomération de La Rochelle, a dressé le constat qu’il existait encore de nombreux publics et problématiques qui sont insuffisamment pris en compte dans les politiques de sécurité. Elle a cité en particulier les violences faites aux femmes, les violences discriminatoires, les seniors ou encore les mineurs isolés.
Enfin, le FFSU a proposé de réinterroger les politiques publiques en matière de drogues afin de mieux lutter contre les trafics dans les villes. Dans ce cadre, Christian Ben Lakhdar, maître de conférence en économie, Université Lille 2, s’est exprimé sur les opportunités et les conséquences de la légalisation du cannabis.