La ville de Chennevières-sur-Marne (94) a rejoint cette année le Forum Français pour la Sécurité Urbaine. A cette occasion, nous publions un entretien avec Jacques Driesch, maire-adjoint de la commune en charge de la communication, du logement, des commissions de sécurité et de la prévention de la délinquance.
> Pouvez-vous nous décrire Chennevières-sur-Marne ?
Située à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Paris, Chennevières-sur-Marne (94) fait partie depuis le 1er janvier 2016 du Territoire Grand Paris Sud Est Avenir. La commune s’étend sur 5,3 km² et compte 18 226 habitants. Elle est desservie par le RER A et plusieurs lignes de bus.
La ville est divisée en 6 quartiers, représentés par des comités de quartier depuis 2015 : le quartier Moulin – Coteaux Sud, le quartier Bords de Marne, le quartier Centre-Ville – Belvédère – Zone d’activités, le quartier Paris Chennevières – le Fort-Mon Idée, le quartier Bois l’Abbé, le quartier des Hauts-de-Chennevières – les Bordes.
Le quartier du Bois l’Abbé est un quartier prioritaire de la Politique de la Ville (QPV) situé sur les deux communes de Chennevières-sur-Marne et de Champigny-sur-Marne. Le quartier rassemble un peu plus de 14 000 habitants et 4 921 logements. Il bénéficie de programmes nationaux en matière de développement social, urbain et en prévention de la délinquance.
> Quelles raisons vous ont amené à rejoindre le Forum Français pour la Sécurité Urbaine ?
La précédente Stratégie Territoriale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (STSPD) arrivant à son terme fin 2017, la Ville de Chennevières-sur-Marne a lancé une consultation pour se faire accompagner dans l’élaboration de la nouvelle STSPD. En janvier 2018, le Forum Français pour la Sécurité Urbaine a été retenu.
Le FFSU nous apporte également son assistance et son expertise dans différents groupes de travail thématiques : prévention de la délinquance des jeunes les plus exposés, prévention de la radicalisation, prévention des violences faites aux femmes et aide aux victimes, amélioration de la tranquillité publique.
Le réseau du FFSU, regroupant une centaine de collectivités locales représentatives des diversités géographiques, urbaines et politiques françaises autour des enjeux liés à la sécurité et à la prévention de la délinquance, devrait être bénéfique pour notre ville, notamment en ce qui concerne l’échange d’expériences et de pratiques.
> Quels sont vos principaux enjeux et priorités concernant la sécurité urbaine?
Depuis mars 2018, la ville a travaillé à l’élaboration de sa nouvelle STSPD en réunissant l’ensemble des partenaires et les quatre groupes de travail thématiques du CLSPD ainsi qu’en réalisant des entretiens individuels avec les signataires de la future stratégie. Cette dynamique collective a permis de recueillir une analyse des problématiques sur le territoire et d’apporter des réponses multiples aux problèmes d’insécurité, allant de l’accompagnement des familles à la gestion concertée des troubles à la tranquillité publique autour d’un large partenariat entre la Ville, l’institution judiciaire, les forces de l’ordre, l’Éducation Nationale, les transporteurs, les bailleurs sociaux, les commerçants, les services sociaux et le secteur associatif.
Le diagnostic, réalisé en mars, a souligné l’importance de mettre en œuvre des actions :
- à l’intention des jeunes exposés à la délinquance
- d’amélioration de la prévention des violences faites aux femmes, des violences intrafamiliales et l’aide aux victimes
- d’amélioration et de consolidation de la tranquillité publique
- de soutien à la parentalité et à la coopération pour le bien-être des jeunes
Quatre enjeux transversaux ont également été définis comme des points de vigilance actuels et futurs sur le territoire : la prévention et la lutte contre le trafic de stupéfiants, la prévention de la radicalisation, la mise en œuvre d’actions concertées sur le phénomène de bandes ainsi que la prévention et la lutte contre le « michetonnage » (conduite à risques pré-prostitutionnelle chez les mineurs)
> Vous nous avez parlé de votre stratégie locale de prévention de la délinquance (STSPD), avez-vous un partenariat local pour la prévention ?
Le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance permet d’animer un partenariat local très large : PJJ, SPIP, Éducation Nationale, Préfecture, Police nationale, Police municipale, bailleurs sociaux, commerçants, services municipaux (Espace socioculturel, Relais Santé canavérois, service Education-enfance-Jeunesse, CCAS, l’école municipale de Foot…) et associatifs (ACP, Rayon de Soleil, les Femmes relais, le Point Ecoute…)
> Pouvez-vous nous parler de quelques actions menées par votre ville dans le domaine de la sécurité ?
Depuis 2013, 18 personnes ont été accueillies pour un travail d’intérêt général (2 mineurs et 16 majeurs) dans notre ville. Actuellement, nous avons six postes ouverts pour la réalisation de TIG, un chiffre important qui permet d’offrir des postes variés.
Depuis 5 ans, nous avons une permanence du Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CNIDFF) dans les locaux du Relais Santé du quartier du Bois l’Abbé. Depuis 2015, la permanence est hebdomadaire.
Nous avons mis en place un dispositif expérimental d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants en 2017, une première dans le département du Val-de-Marne. L’association Tremplin 94 porte ce dispositif, avec le soutien de la ville, du bailleur Immobilière 3F et du soutien financier de l’État au titre du FIPD.
Nous mettons en œuvre la mesure de responsabilisation depuis la rentrée 2017. Les chefs d’établissements sont invités à se rapprocher des structures accueillantes signataires de la convention-cadre (Ville de Chennevières-sur-Marne, Association des Femmes-Relais, Transdev et ACP)
> Quels thèmes voudriez-vous voir le FFSU porter auprès des institutions européennes ?
Notre commune est plus particulièrement intéressée par la prévention auprès des jeunes exposés à la délinquance, le soutien à la parentalité, la prévention et la lutte contre le trafic de stupéfiants ainsi que les questions relatives à la tranquillité publique.
Les propos tenus dans cette interview sont retranscrits fidèlement à l’opinion de leur auteur et n’ont pas été modifiés.